Avant de tout déménager ici, avant de changer de navire, je me suis demandé jusqu’à quel point il était encore nécessaire pour moi de poursuivre ce blogue. Cette question en cachait une autre. Est-ce qu’un jour, je vais refaire des livres? Les lendemains du
Porte-Abîme 3 puis des
Histoires Incrédibles m’ont longtemps semblé être la conclusion de tout cet effort éditorial, la mise au noir d’une vision puissante qui avait fini par m’essouffler et par s’essouffler. J’ai mal interprété tout ça. De 18 à 23 ans, j’ai été extrêmement actif et j’ai piloté beaucoup de projets. Je croyais que s’il devait se produire quelque chose de majeur, de significatif, ce devait être dans l’espace ou directement à la suite de ces 5 années. Comme un zélote déçu par son messie, je me suis découragé. Mais lorsque tout s’est arrêté, lorsque j’ai tiré la plogue, j’ai eu la prétention de croire que tout cesserait, que c’était une mise en terre. J’ai eu pourtant tord d’y croire. Les choses sont en marche, qu’on le veuille ou non. Croire que d’un simple déclic psychique, on peut passer de l’animé à l’inanimé, c’est faux. Le travaille se fait beaucoup plus sournoisement. Et ce qui dort n’est pas mort. Et voilà ce qui m’arrive. Je dors. Je suis entre deux lieux. Je suis en transit. Vieillir ou mûrir, c’est passer de la puissance nerveuse à la force tranquille. L’édition me manque. Je finirai par y revenir.
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